Qu’est ce que la DMLA ?
La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age ou « DMLA » est une atteinte de la macula, la zone de la rétine permettant la vision centrale.
Il existe de nombreuses formes de la maladies : une forme initiale ou débutante (on parle de MLA, pour Maculopathie Liée à l’Age), une forme atrophique (dite sèche), et une forme exsudative (dite humide). En fonction des différentes formes de la maladie, il existe plusieurs traitements qui pourront vous être proposés après un bilan complet dans nos centres Oculus.
La DMLA entraîne à terme une perte de la vision centrale. Le début de la maladie n’entraîne que des symptômes discrets et peu perceptibles, seul le stade avancé provoque l’apparition d’une tache au centre du champ de vision et de symptômes caractéristiques. Certains signes et symptômes peuvent être évocateurs de la maladie.
Les facteurs de risque de la DMLA dépendent de l’hérédité, de l’âge, d’une éventuelle consommation de tabac et de l’alimentation.
Quels sont les traitements préventifs de la DMLA ?
Peut-on ralentir l’évolution de la DMLA avec l’alimentation ?
De bonnes habitudes alimentaires comme une consommation régulière de fruits, de légumes verts riches en lutéine (épinards, brocolis, choux frisés,…), de poissons gras (saumon, thon, maquereau,…) peuvent réduire le risque d’évolution de la maladie. Cela n’est efficace que lorsque l’on est encore au stade précoce (MLA) ou au début des formes atrophiques. Pour certains patients le médecin ophtalmologiste prescrira des compléments alimentaires afin de couvrir ou renforcer les besoins quotidiens en antioxydants, lutéine et oméga 3. Ceux-ci ont démontré leur efficacité préventive, et seront aussi adaptés aux patients qui ont un œil déjà altéré mais qui conservent leur deuxième œil.
Est-ce que le tabac favorise la DMLA ?
Le tabagisme actif multiplie de 4 à 6 le risque de présenter une DMLA, il est en fait le principal facteur de risque évitable de DMLA. Une étude a montré l’augmentation de la fréquence de la DMLA chez les fumeurs ; ce risque persiste jusqu’à 20 ans après l’arrêt du tabac. Les sujets fumant plus de 20 cigarettes par jour ont un risque de DMLA multiplié par 2,5. Cependant, des personnes n’ayant jamais fumé de leur vie peuvent être atteintes de DMLA.
Le laser 2RT peut-il freiner la DMLA ?
Le laser 2RT permet d’envisager un ralentissement du vieillissement de la rétine voire même une augmentation de sa sensibilité. Dans certaines formes de la maladie, c’est actuellement le seul traitement ayant montré une amélioration de certains patients. Globalement on peut espérer une amélioration chez 20% des patients et une stabilisation chez 50% des patients. Les praticiens de nos centres Oculus bénéficient d’une grande expérience dans l’utilisation du laser 2RT, puisque nous utilisons cette technique depuis plusieurs années et que nous sommes l’un des premiers centre en France équipé de ce type de laser. En savoir plus.
La PhotoBioModulation (PBM) peut-elle freiner la DMLA ?
La PhotoBioModulation, également appelée luminothérapie, est une technique innovante pour traiter différentes maladies de la rétine, y compris les premières formes de Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) et l’œdème maculaire diabétique. Elle consiste en l’utilisation d’une lumière proche de l’infrarouge. Trois longueurs d’ondes différentes de faibles puissances sont utilisées pour produire des effets bénéfiques au niveau des cellules de la rétine et ainsi permettre l’amélioration de leur fonction. Actuellement, le système Valeda® Light Delivery System (fabriqué par le laboratoire Lumithera) est le seul traitement approuvé dans l’Union européenne pour l’utilisation de la PhotoBioModulation dans le traitement de la forme sèche de dégénérescence maculaire liée à l’âge. En savoir plus.
Quelle place pour l’oblitération des veines vortiqueuses (VVO) dans le traitement de la DMLA ?
Dans certaines formes très spécifiques de la maladie, nous proposons depuis 2018 une prise en charge par modification chirurgicale du drainage des veines vortiqueuses qui pourrait ralentir l’évolution atrophique, en améliorant l’irrigation sanguine de la rétine.
Quels sont les traitements curatifs de la DMLA ?
Quels traitement pour une DMLA de une forme « humide » (exsudative) ?
Les cibles des traitements sont les néovaisseaux.
A . Les « anti-VEGF » (Vascular endothelial growth factor = Facteur de croissance endothéliale vasculaire) sont les traitements les plus récents, dont le but est d’inhiber le développement des néovaisseaux. Ils stabilisent la vision ainsi que la maladie dans 90% des cas. Ils peuvent faire régresser les néo-vaisseaux, mais ils ne guérissent pas la DMLA définitivement. Ces produits s’administrent par une injection intravitéenne, c’est-à-dire à l’intérieur même de l’œil. Ils sont indiqués dans les phases actives de développement des néovaisseaux. Cependant ils ne sont pas efficaces sur les formes cicatrisées ou trop évoluées, ce qui implique que le diagnostic doivent être fait à un stade précoce.
Au bout de 4 à 8 semaines, une consultation avec à nouveau OCT et contrôle de l’acuité visuelle, dicte la fréquence et la continuité des injections, qui pourront être suspendues transitoirement en cas d’amélioration de l’acuité visuelle et de l’état anatomique. Mais elles doivent être continuées si la DLMA est encore active (les stopper définitivement peut être envisagé si la lésion néo-vasculaire continue encore à évoluer).
B . Lors d’une DMLA exsudative dite « humide », le traitement le plus ancien est la photo-coagulation au laser qui a pour but de brûler les néo-vaisseaux. Ce traitement n’est possible que lorsque ces néo-vaisseaux n’ont pas atteint la vision centrale. Ce traitement n’est quasiment plus utilisé car il provoque des cicatrices de la rétine.
Le futur repose sans doute ici sur des produits injectés dans l’œil à durée d’action beaucoup plus longue (pour injecter moins souvent).
Quels traitements pour une DMLA de forme « sèche » (atrophique) ?
La prise en charge est plus limitée : lorsque l’acuité visuelle est réellement basse, on envisage les systèmes optiques ou électroniques et la rééducation basse-vision (RBV), également proposée quand une forme humide n’est plus évolutive.
La rééducation basse vision nécessite d’abord une visite chez l’ophtalmologiste qui prescrira un bilan basse vision par un orthoptiste. Celui-ci pourra vous apprendre à mieux utiliser votre vision restante, en fixant des objectifs de lecture et d’écriture par exemple. Cela peut permettre d’apprendre à utiliser les zones rétiniennes indemnes, ou à mieux utiliser des systèmes grossissants, à gagner en efficacité.
Une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire. L’opticien spécialisé en basse vision pourra vous proposer et vous faire essayer différentes aides visuelles, préexistantes ou non (gestion de l’éclairage, du grossissement, optique, électronique ou informatique, pour la vision de près, la vision de loin, les contrastes…) à utiliser pour la rééducation et la vie courante. Les opticiens spécialisés prêtent généralement les aides pour pouvoir les tester dans votre vie quotidienne avant achat, ils peuvent aussi équiper les postes de travail pour les personnes en activité.
Il est également possible de se diriger vers un ergothérapeute dont le but est de mettre en place les aides de remplacement pour le maintien de l’autonomie dans la vie quotidienne (repères colorés sur les portes, repérage des pièces de monnaie par leur taille, montre parlante, éclairage repensé, pupitre de lecture, détection des obstacles au sol,…) mais aussi l’accompagnement par des associations de patients (par exemple : Association DMLA, Association SOS Rétine, …)
Nous proposons depuis 2018, dans certaines formes, une prise en charge par modification chirurgicale du drainage des veines vortiqueuses qui pourrait ralentir l’évolution atrophique.
Vous pourrez trouver des annuaires d’orthoptistes et d’opticiens spécialisés en basse vision sur les site de Retina France et d’ARIBa. Nous avons également sur Chambéry la société Mieux Voir qui propose un showroom basse vision et des magazines en gros caractères.
Le futur repose sans doute ici sur les travaux menés en thérapie cellulaire.
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Avertissement important :
La rédaction des pages médicales de ce site est réalisée par un des médecins du centre Oculus (signifié en bas de chaque page). Le rédacteur s’attache à ce que l’information délivrée soit la plus utile, la plus honnête et la plus consensuelle possible au moment de la rédaction de l’article (date stipulée également en bas de page). Cependant nous nous attachons aussi à ce que l’information corresponde effectivement à ce qui est réalisé dans notre centre. Certaines stratégies thérapeutiques, certains choix, certains avis notamment sur des produits (implants…) ou des médicaments commercialisés peuvent donc être différents suivant le médecin consulté tant dans notre centre qu’ailleurs. Il ne s’agit en aucun cas d’une information exhaustive ou personnalisée, et même le médecin rédacteur peut avoir une stratégie différente de celle décrite face à votre cas personnel et/ou en fonction des évolutions scientifiques entre la rédaction de l’article et votre consultation.